Installé depuis plusieurs mois au sein de l’ancien haras, le tiers-lieu confirme aujourd’hui sa solidité et la pertinence de son projet. Sa structure financière s’appuie sur des partenaires de poids.
C’est un projet au long cours que nous menons. Mais aujourd’hui, il arrive à maturité, il prend forme très concrètement et nous voulons en faire part au plus grand nombre. » Adrien Ramirez, directeur délégué de la foncière Bellevilles (lire ci-contre), évoque ici Station A.
Le projet de tiers-lieu, qui a pris possession de l’ancien haras de la rue Eugène-Loup, est aujourd’hui bien connu des Ruthénois. Tous les jours, ils passent commande auprès des chefs cuisiniers qui se succèdent, ils ont été très nombreux à fréquenter le restaurant en plein air, La Prairie ; ils profitent également des services proposés par les premiers résidents du tiers-lieu.
Mais bien peu savent comment la structure fonctionne, financièrement parlant.
Alors, l’équipe de Station A, réunie autour de celle de Bellevilles, a choisi de présenter le montage financier du tiers-lieu, lundi soir.
Le directeur général de Bellevilles, Alexandre Born, a aussi appuyé Station A en rappelant « la confiance » qu’il avait « dans le projet. Ce tiers-lieu s’inscrit aussi dans un cadre exceptionnel, celui des haras. Nous sommes très confiants quant à sa pérennité. Les acteurs sont solides et sérieux. Il y a vraiment une belle énergie autour de ce projet ».
« Un projet dans le top 3 »
« Nous voyons des dizaines de projets de ce genre un peu partout en France, poursuit Alexandre Born. Mais la démarche de celui-ci est particulièrement professionnelle, abouti et solide. »
Par ailleurs, Station A « prend en considération la protection du patrimoine. Les travaux tiennent évidemment compte du classement des bâtiments, de la contrainte du site. Ce bien commun va ainsi vivre. On peut considérer qu’il aurait pu représenter une lourde charge pour la collectivité et se détériorer au fil des années si rien n’avait été fait. »
Aujourd’hui, « ce projet est dans le top 3 de ceux que nous soutenons », assure Alexandre Born.
Deux autres soutiens de poids apportent encre un peu plus de crédit à la démarche de Station A : la Caisse des dépôts et le Crédit agricole sont engagés. Les fonds sont d’ores et déjà mobilisés et prêts à être versés.
Pour schématiser, Bellevilles réuni les fonds et met en place le projet immobilier, Station A devient l’exploitant — qui facture aux résidents — et le Crédit agricole et la Caisse des dépôts et des consignations financent une partie du tiers-lieu.
Pour le directeur général de Bellevilles, le tiers-lieu ruthénois répond pleinement aux « exigences économiques que l’on peut attendre. Nous sommes là pour nous en assurer et c’est ce que demande par exemple le conseil département qui reste le propriétaire des lieux ».
Pour ce type d’opération, « beaucoup d’acteurs du projet se doivent d’être sécurisés. Les citoyens de la ville, en préservant ce lieu, les banques bien sûr mais également le Département. Nous agissons en toute transparence », insiste Alexandre Born.
« Nous ne portons pas un projet utopique mais tout à fait concret qui s’inscrit dans une réalité immobilière et économique, affirme pour sa part, Guillaume Allet, membre du conseil d’administration de Station A. Il est peut-être utopique dans les valeurs qu’il porte. Nous n’oublions pas que ce lieu appartient aussi aux Ruthénois et aux Aveyronnais. »
L’aménagement des anciens haras de Rodez, pour accueillir Station A, avance à grands pas. S’il reste toujours à signer la promesse de bail à construction avec le Département, un calendrier des travaux a déjà été établi avec précision.
Ainsi, si la signature venait à se faire sous peu, le chantier, après les différentes études et consultation des entreprises, pourrait être lancé fin 2022. Pour une livraison et une ouverture au second trimestre 2024.
Au total, 6,4 millions d’euros seront investis, permettant d’accueillir 40 à 50 structures au sein des anciens haras, pour plus de 250 actifs. Station A envisage de créer, à terme, 25 emplois directs.
Pour Nicola Delon, architecte qui participe pleinement au projet, rappelle que « 4 millions d’euros seront investis en travaux, ce qui n’est pas énorme vu la surface. Bien évidemment, tout se fait dans le respect de ce lieu, et en concertation avec les élus et les acteurs locaux. Nous veillerons également au faible impact environnemental, avec de la réutilisation de matériaux, etc. »